Au pied des montagnes du parc, la veille de sa traversée. Miscanthes et rizières dans la petite ville de Yongam.
Ce qui était sensé n'être qu'une petite balade pépère pour se chauffer avant l'ascension du sommet de l'île le lendemain se transforme soudain en galère quand le genou décide de partir complètement en sucette.
L'intérieur du cratère. Copyright Chloé, car à cet instant je suis en train de me tordre de douleur à mi-pente.
Le lendemain, pendant que je récupère à l'hôtel, Choé monte en solo le plus haut sommet du pays, dans la purée de pois.
La rando dans des jours précedents du côté du Jirisan nous ayant passablement scié les jambes, ce sera une balade sur les hauteurs au rythme d'un limaçon anémique.
On attaque le gros morceau du voyage : le parc national de Jirisan, l'un des plus fameux du pays. Grosse envie de se tenter la longue traversée d'ouest en est, on avait quand même pas mal hésité avant de se décider. Plusieurs raisons à ça :
- mon genou droit, le taquin, qui avait décidé de continuer à m’emmerder.
- plus on cherchait des infos sur le circuit (comment se rendre au début de la piste, estimation du temps nécessaire, points de ravitaillement en eau…), moins c’était clair.
- la réservation (obligatoire) de la nuit en refuge qui s’apparente au parcours du combattant si vous ne parlez pas Coréen grâce à leur site que l’on qualifiera de peu performant pour rester polis. Remerciement aux filles de l’info touristique de Gyongju grâce à qui on n’a pas dormi à la belle étoile.
Finalement, motivés par le beau temps qui s’annonçait et rassurés par le récit de ces deux français complètement sous-préparés qui nous ont précédé, on s’est dit qu’on s’en faisait peut-être… une montage … (pardon).
Voici le plan, deux jours et demi de rando, une nuit dans un refuge à mi-parcours, une autre juste avant d’attaquer la deuxième plus haute montagne du pays et avec un peu de chance un lever de soleil depuis le sommet avant de redescendre. Le parcours classique en quelques sortes. En se disant que dans le pire des cas, si on est trop lents ou que ma jambe part en sucette, on squattera un autre refuge sur la route et on redescendra.
Le genou coince un peu au début, mais se réchauffe vite. 30 minutes plus tard on a dépassé le refuge de Nogodan.
On a la chance de cheminer pendant une bonne partie de la matinée avec à nos pieds une sublime mer de nuages. Dites-vous qu’en vrai c’est encore plus beau.
Après 6h de marche on atteint le refuge de Byeoksoryeong (sur le net on avait vu de 8 à 10h), là où l’on devrait passer la nuit. Comme il n’est que 13h, on continue à avancer.
Au loin, notre objectif du surlendemain (qui s’est transformé en objectif du lendemain), le plus haut sommet du parc aka Cheonhwangbong. À son pied, le refuge de Jangteomok qu’on va tenter de rejoindre avant la nuit.
17h30, mission accomplie. Il était temps, car après plus de 20km, le genou qui s’était bien fait oublier jusqu’ici commençait à ne plus faire le malin.